Qu’est-ce que l’inertage et comment ça fonctionne ?

L’inertage est une technique incontournable dans de nombreux secteurs industriels où la maîtrise de l’oxygène et de l’humidité est essentielle. Elle permet à la fois de garantir la sûreté des procédés, de protéger la qualité des produits et de préserver la durabilité des équipements. Découvrez la définition de l’inertage mais aussi ses usages, ses avantages et ses différents modes.

Qu’est-ce qu’un gaz inerte ? 

Un gaz inerte est un gaz qui ne réagit pas chimiquement avec son environnement dans des conditions optimales de pression et de température. Il est inflammable et ne favorise pas la combustion, car il ne réagit pas avec les combustibles. Dans les procédés industriels, un gaz inerte est utilisé pour remplacer l’oxygène de l’air afin d’éviter tout risque d’atmosphère explosive ou d’oxydation. Les gaz inertes les plus courants sont l’azote et l’argon, deux gaz incolores et inodores, très utilisés notamment dans le secteur pharmaceutique, chimique et alimentaire.

En quoi consiste l’inertage ? 

Lors du stockage d’un produit ou d’un liquide dangereux (inflammable, toxique ou explosif), on distingue deux zones : la partie inférieure contenant le produit chimique et la partie supérieure, occupée par l’oxygène.

L’inertage consiste à remplacer cette atmosphère chargée en vapeurs inflammables, poussières ou particules en suspension, par une atmosphère inerte. Ce procédé permet de garantir à la fois la sûreté et la qualité des installations. 

L’inertage a donc deux objectifs principaux : 

  • protection qualité : préserver un produit sensible de la présence d’oxygène (O2) ou d’humidité (H2O) ;
  • protection sécurité : protéger une installation contre les risques d’inflammation et d’explosion. 

Quels sont les principaux modes d’inertage ? 

Il existe quatre principaux modes d’inertage : 

  • L’inertage par effet piston 

Un gaz inerte est injecté dans la partie basse du volume à protéger afin de chasser l’air présent en partie haute. L’efficacité de ce procédé dépend notamment de la vitesse d’injection et de la nature du gaz utilisé. Il est d’usage de remplacer un volume d’air par un volume de gaz inerte. Pour un résultat optimal, on privilégie des gaz plus lourds que l’air comme l’argon ou le dioxyde de carbone. 

  • L’inertage par dilution 

Un gaz neutre (souvent de l’azote) est injecté par un orifice situé en partie basse, tandis que l’air à remplacer est évacué par un second trou d’évacuation (ou évent) situé en partie haute. Le gaz s’y mélange petit à petit à l’air jusqu’à atteindre la teneur résiduelle en oxygène ou en humidité souhaitée. 

Par exemple, pour l’inertage du ciel gazeux d’une cuve de stockage de liquide inflammable, l’injection et l’évent sont placés en haut de la cuve, mais aussi éloignés que possible l’un de l’autre. Le débit d’injection détermine le temps nécessaire pour atteindre le taux d’oxygène cible (plus le débit est élevé, plus la durée est courte).

Cette méthode d’inertage à l’azote, simple à mettre en place, est habituellement utilisée en extérieur, notamment dans les environnements exposés aux intempéries.

  • L’inertage par Compression/Détente (C/D)

Ce procédé consiste à effectuer plusieurs cycles : une compression de l’équipement avec un gaz neutre, suivie d’une détente à la pression atmosphérique. Il s’applique uniquement aux installations étanches capables de supporter des pressions relativement élevées. La pression de gonflage et le nombre de cycles définissent la teneur résiduelle en oxygène ou en humidité. Cette méthode présente un avantage : elle favorise une meilleure élimination de l’humidité fixée sur les parois internes.

  • L’inertage par Vide/Compression/Détente (VCD)

Proche de la méthode précédente, ce mode inclut une étape supplémentaire : la mise sous vide de l’équipement. Il nécessite des installations parfaitement étanches et capables de résister aux pressions positives et négatives. Ce procédé, plus complexe et exigeant en moyens techniques, est surtout utilisé pour purger les bouteilles de gaz avant leur remplissage.

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Quels sont les avantages de l’inertage ? 

L’inertage présente de nombreux avantages, tant en termes de sûreté que de qualité des procédés industriels : 

  • Prévention des réactions chimiques indésirables : il empêche les réactions chimiques dangereuses ou susceptibles d’altérer la qualité des produits et la performance des installations.
  • Sécurité renforcée : il protège les opérateurs et l’environnement en évitant la libération de gaz toxiques, inflammables ou explosifs. 
  • Protection des équipements : il limite la dégradation et les dommages causés aux installations, en particulier dans le secteur chimique et pharmaceutique. 
  • Optimisation de la production : il améliore l’efficacité des procédés en réduisant les pertes de produits et les baisses de rendement liées aux réactions indésirables. 
  • Stockage et transport facilités : il garantit la stabilité des produits chimiques pendant leur transport ou leur stockage, en évitant toute interaction avec l’environnement. 
  • Simplicité et faible coût : il est généralement facile à mettre en œuvre et peu coûteux.

Quels sont les domaines d’application de l’inertage ? 

L’inertage est largement utilisé dans les procédés industriels faisant intervenir des éléments chimiques dangereux ou sensibles. Ses applications couvrent les secteurs suivants : 

  • L’industrie alimentaire : il permet de prévenir l’oxydation des denrées et de prolonger leur durée de conservation. On l’utilise notamment pour les huiles alimentaires, les boissons gazeuses ou le café.
  • L’industrie pharmaceutique et chimique : il protège les matières premières sensibles à l’oxygène lors de la fabrication de médicaments et garantit la sécurité des procédés en limitant les risques d’explosion ou de réactions dangereuses. Il est couramment utilisé lors du stockage de solvants, réactifs ou substances explosives. 
  • L’industrie pétrolière et des huiles minérales : il sert à sécuriser les opérations impliquant des solvants organiques inflammables ou des composés volatils toxiques, surtout dans les raffineries et le stockage de carburants. 
  • L’oenologie : il limite l’oxydation du vin pendant la vinification et le stockage, et intervient dans le traitement du champagne afin de préserver sa qualité et son effervescence.

L’inertage s’impose comme une solution multifonctions pour sécuriser, conserver et optimiser les procédés industriels. Quel que soit le secteur d’activité, cette méthode joue un rôle clé dans la prévention des risques et la protection des produits sensibles. 

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